Chapitre 1

Dans une maison de campagne déserte, un homme à l’allure digne et très moldue fait face à une vieille femme dont la longue robe et le chapeau trahi l’origine sorcière. L’homme se tient droit mais ses coups d’œil à droite et à gauche montrent qu’il n’est pas tranquille. Il redoute quelque chose et, si la sorcière en a conscience, elle ne dit rien pour le mettre à l’aise. Au contraire, son regard toujours aussi perçant malgré la vieillesse semble le défier de mentir en le scrutant.
« — Vous en êtes certain ?
— Absolument, ils ont l’intention de faire une razzia le 1er Septembre. »
Le silence retombe alors que la sorcière réfléchit sans cesser de le regarder puis elle hoche la tête pour elle-même.
« — Très bien. Merci de m’avoir prévenu Thomas, vous avez pris de gros risque en venant jusqu’ici.
— Ce n’est rien ! protesta ledit Thomas. Personne n’a oublié la dernière Inquisition, il ne faut pas que l’histoire se répète… Et puis, ils font des choses horribles aux sorciers capturés, finit-il en frémissant. »
La sorcière eut un sourire un peu triste puis se leva pour le guider jusqu’à la porte d’entrée. Elle le regarda s’éloigner pour transplaner et soupira. Elle se sentait trop vieille pour faire face à une nouvelle guerre.

Plusieurs sorciers reçurent une lettre ce soir-là. Une lettre qui ne s’ouvrait que pour le destinataire et qui était signé par la directrice de Poudlard elle-même. Cette lettre mystérieuse n’avait pas le même contenu en fonction du destinataire par ailleurs.
Pour les adultes auxquels Minerva McGonagall faisait confiance c’était un résumé de la situation ainsi que la consigne d’accompagner l’élève qui leur était désigné par le réseau de cheminée ou portoloins. Pour les parents inquiets se fut une information toute impersonnelle qui les avertissait que leur enfant allait être escorté par cheminée ou portoloin– ou par les elfes de maison s’ils étaient en première année.
Diverses réactions furent émises en lisant les lettres. Choc, incompréhension, inquiétude, peur ou encore colère. Pour les escortes cela ne pouvait signifier qu’une chose et ils l’avaient tous bien compris.
La Chasse aux Sorcières avait commencé.

Le premier Septembre, le quai 9 ¾ fut étonnamment silencieux. Pas âme qui vive ni train bruyant et fumant pour animer ce jour que tous attendaient avec impatience. Et puis 10 heures trois-quarts sonna et soudain de nombreuses personnes furent sur le quai auparavant désert. Inquisition et police moldue – un détachement de l’armée également tiens – investirent l’espace en quelques secondes, tenant leurs armes prêtes ainsi que des camions pour emmener les prisonniers capturés. Sauf qu’il n’y avait personne. Personne pour aller dans cette école renommée qu’était Poudlard. La déroute fut immédiate et 11 heures sonna avant que tous ne s’en aillent dans un calme relatif.
La fureur fut le sentiment le plus répandu dans l’Inquisition, leurs proies s’étaient échappées ! Et, plus que tout, cela signifiait qu’une taupe s’était introduit dans leurs rangs. Vengeance et colère ne font pas bon ménage, les plans recommencèrent à s’échafauder dans les esprits les plus calmes et calculateurs avec une promesse.
La prochaine fois serait la bonne.

©Elena Chase